Bonjour !

Connaissez-vous Mancur Olson, et son célèbre paradoxe ? Le paradoxe, c’est que plus les groupes sociaux sont grands, plus ils ont tendance à l’inaction. La leçon de l’histoire ? Reformons des tribus, de petits groupes, des villages, des cocons, tel un éveil. Car comme nous le rappelait Goethe, quand on s’endort en démocratie, on se réveille en tyrannie, et le seul mot de démocratie est loin de faire le tout de la chose. Apprenons, étudions, vaquons à la recherche de la vérité, comme Descartes, avec toute notre âme, comme Platon, et reprenons goût à la vie, en lisant et en étudiant, comme Des Grieux, après qu’il a été séquestré par son père. Il faut parfois renoncer au monde, rentrer au Séminaire. Ce sera celui de Saint-Sulpice pour l’ancien amant de Manon, accompagné de son ami Tiberge. Mais ce n’est que temporaire. Rien ne dure. Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas, pendant que « les mains des amants d’antan jonchent le sol », au sein d’un « automne éternel », qui est celui d’une « saison mentale » (Apollinaire). Celle d’Ariane et de son Seigneur est la flamme de l’été, la morsure d’un été ; ils sont mordus par l’étreinte de l’éternité, ils se consument. L’amour devient alors un caprice légitime, et l’éveil et la mort signifient exactement la même chose. Ariane et son Seigneur sont la source du temps, et le spectacle adulé et contemplé de leur amour. Comme dans la lettre de Dufréty qui raconte la fin d’un jeune prêtre dans un film dont j’ai oublié le nom, ils mourront en disant « tout est grâce ». Ce fut aussi l’expérience de Pascal, touché par la grâce le lundi 23 novembre 1654. Il décrira alors une certitude, un sentiment de joie, de paix.

Je vous souhaite une semaine pleine de grâce, où vous et votre tribu arpenteriez les chemins escarpés d’un grand réveil qui serait comme une petite mort.