Newsletter du 19 septembre 2022

19 Sep 2022 | Newsletter

Bonjour,

Cette semaine, place au romantisme extrême sous la forme d’un poème…

Vous pouvez également en écouter un extrait, lu par Nadia Vadori-Gauthier, danseuse et chercheuse en art, lors de l’émission L’été comme jamais du 11 août 2021 sur France Inter, en podcast ici : https://justinebarbier.com/2022/08/19/medias/comment-naissent-les-bonnes-idees

D’une certaine manière ce n’est pas de toi que je parle,
Car cette langue est simplement celle de la rencontre d’un possible.
Que je ne connaissais peut-être pas,
Que j’ai découvert grâce à toi,
Et qui me lègue là, un puissant héritage.
Ces instants-là vont devenir
Le fantôme et le fantasme,
Qui viendront rôder près de mes fatigues,
Qui apparaîtront chaque fois
Que mon désir se désespère,
De ne se satisfaire que de toi.
Cette eau si pure que j’ai bue,
Cette source claire,
Ne me feront goûter qu’au calcaire,
De ceux qui ne seront pas toi.
Un entomologiste cruel a cloué, d’une épine,
Mon échine à l’instant,
Et je ne me remettrai pas, de ces secondes, de ces minutes, et de ces heures,
Qu’aucune horloge ne mesura.
Un vent violent de tramontane
Me ramènera toujours au moment
Fugace aigu égaré magnifique,
A ces jours qui ont vu un amour,
A cette rue inondée d’un sourire,
A ces horloges disparues, noyées dans un temps,
Qui fut un temps de préhistoire.
Je ne me remettrai pas,
Du vent qui agitait ces flammes dans tes yeux,
Longtemps ça me hantera.
Comme le fantôme et le fantasme, de la juste image d’un désir.
Il est seulement des moments trop forts,
Celui-là l’a été
C’est bien trop pour un seul homme,
Une seule femme
Et je dirai « Souviens toi! »
Du premier homme et de la première femme
Advenus de tes arcanes,
De tes compositions secrètes,
De tes poisons, de tes toxiques,
Et de ta sorcellerie.
J’ai été envoutée et j’écris,
Des poèmes, c’est devenu ma maladie
Des poèmes sur un magicien
Qui use de tours et de détours
Et qui m’a fascinée par sa manière
D’habiter le dehors du langage.
Je glisse ce papier sous ta porte,
En ayant le cœur arraché,
Par ces instants, là, les instants magnifiques,
Puissants, étonnants, incroyables,
Les instants de l’homme animal, inhumain de présence.
D’une certaine manière je souhaite rendre hommage
A ce qui est maintenant une histoire,
Qui tapissera à jamais ma mémoire,
Et mon souvenir émerveillé,
Éternellement reconnaissant,
D’avoir vu naître, sous ses yeux,
L’infini d’un instant.