Newsletter du 26 septembre 2022

28 Sep 2022 | Newsletter

Bonjour !

La newsletter cette semaine, c’est encore un poème. Comme un auteur en série, à qui on commande des pages et des pages, ma voix se perd dans la nuit, et attend son équipage. A midi ou à minuit, un zénith, une acmé, un point très élevé, et la fiction poursuit son cours, et le théâtre poursuit sa ronde, indécente et nonchalante, amusante, et captivante. Le chant du poète emmêle ses pinceaux, et laisse maintenant toute la place, à la voix tonitruante.

Oui, cette semaine, nous allons parler voix. Voix v-o-i-x, vous avez bien lu. Qu’y a t il dans une voix ? Presque autant que dans un regard, peut-être. Il y a une signature, une pâte, des fragilités, des blessures, et parfois la corde raide de la cassure. Il y a la violence et la douceur, et la proximité du cri. Il y a le tout dans cette partie : less, is more. Être réduit à une voix, c’est parfois exister bien davantage. « Au commencement, était le verbe ! » Et parfois mon verbe se brise, comme un éclat de rire. Appuyé sur l’épaule d’Apollinaire, prenons le large, prenons nos plumes, imaginons les paroles d’une chanson, où la voix du poète, subtile métamorphose, deviendrait celle de la diva. A vos plumes cette semaine, je voudrais que vous m’envoyiez des chansons ! Écrites comme les surréalistes, dans ces profondeurs de la pensée, qui ne sont pas court-circuitées par la raison ; dans ces méandres de l’esprit qui échappent à la censure et à l’inhibition. Inhibons nos inhibitions : rêvons ! A voix nue, à voix presque tue, à voix presque inaudible, et je vous rappelle (mais peut-être le saviez-vous déjà) que zéro décibels, ce n’est pas le silence, mais au contraire le premier son que l’humain peut entendre. Quant au dernier, ce n’est pas l’infini du bruit (que l’on n’ose imaginer si ce n’est en pensant big, et bang !), mais le début de la douleur, soit 120 décibels, 130 pour les plus résistants.

Pas de risque, même si vous déclamiez ces quelques vers qui suivent, d’atteindre ce seuil critique…

 

A pas de loup.

 A pas de loup tu t’es pointé
Tu m’as dit – j’vis la nuit
Tu m’as dit- c’est comme – prolonger un silence
C’est comme – prolonger une absence
Tu m’as dit-la nuit – c’est presque – un début d’aurore
Avec elle – à tes heures perdues
Avec elle – à tes heures aiguës
Avec elle – tes fantaisies impromptues.
Tu m’as dit- j’vis la nuit – parce que – quand j’y pense
C’est presque – le début – d’une présence
T’as ajouté – l’air de rien
« Je me nourris, – de mes propres faims »

Je ne peux vous quitter sans vous proposer une petite question, aux allures d’énigme ou de devinette. Non pas du coq à l’âne, mais du loup aux oiseaux. La voici : pourquoi les oiseaux diurnes ont-ils moins de bâtonnets que les oiseaux nocturnes ?